Andoran : Almas

Lieux de culte

Almas est une très grande ville, forte d’une importante population. Il est donc normal d’y trouver de nombreux lieux de culte dédiés à de multiples divinités. Les plus importantes et les plus vénérées d’entre elles sont Abadar, Calistria, Érastil, Iomédae, Sarenrae, Shélyn et Torag, qui possèdent chacun un temple plus ou moins grand.

Cependant, les autres divinités ne sont pas en reste à Almas. Le dieu du hasard, Cayden Cailéan, ne possède pas de temple, mais de nombreuses tavernes, auberges et orphelinats comportent généralement un autel dédié au dieu de l’alcool et de la liberté.

Desna, la déesse des rêves, possède quelques lieux de culte à l’extérieur de la cité, généralement des cercles de pierres ou des sommets de collines entourant la capitale de l’Andoran. Gozreh, le dieu de la nature, partage souvent ses lieux de culte avec elle, et les adorateurs des deux divinités cohabitent pacifiquement, s’échangeant parfois des offrandes. Il est également possible d’y trouver des symboles liés à Shélyn, la déesse de l’art et de la musique, souvent associée à Desna.

Gorum, le Seigneur de Fer, est aussi révéré par les guerriers, les mercenaires et certains soldats au tempérament abrupt. Il n’est pas surprenant de retrouver un symbole du dieu guerrier dans une armurerie, une forge ou un poste de garde. À l’opposé, dans la tempérance, Irori est prié par les plus hauts gradés ou ceux cherchant la perfection du corps et de l’esprit, dans des salles de prière généralement fréquentées par des moines.
Les magiciens peuvent également trouver quelques lieux dédiés à l’Œil qui voit tout (Nethys), tandis que les dévots du Faucheur de réputations peuvent apercevoir le symbole de Norgorber dans certains endroits fréquentés par les criminels ou les alchimistes. Pour les fidèles de Pharasma, la plupart des rassemblements sont organisés autour du cimetière d’Almas, entre deux mises en terre.

Certains cultes sont répudiés, voire interdits, à Almas. Le plus évident est celui d’Asmodeus, le Prince des Ténèbres, divinité majeure de l’Ancien Chéliax, la nation ennemie de l’Andoran. Lamashtu, la Mère des Monstres, est également très mal vue, bien qu’elle soit vénérée en secret par quelques gobelins. Les fidèles de Rovagug, la Bête Hirsute, sont purement et simplement proscrits et traqués.

Urgathoa, la Princesse Blafarde, n’est pas officiellement interdite, mais son culte, qui glorifie la putréfaction et les maladies, est suffisamment répugnant pour que les habitants d’Almas ne laissent pas pareille dévotion s’installer. Zon-Kuthon, le Seigneur de Minuit, est également minoritaire ; souvent associé au Nidal, nation alliée du Chéliax, il souffre de la même réputation qu’Asmodeus.

D’autres cultes minuscules, dédiés à des dieux plus ou moins importants, sont également présents, mais pas assez influents pour être notables — comme ceux des seigneurs empyréens, élémentaires ou encore des demi-dieux. De manière générale, les dieux considérés comme bénéfiques sont appréciés à Almas, tandis que les maléfiques sont méprisés.

Banque-Cathédrale du Marché Libre

Cet établissement, regroupant marchands, banquiers, législateurs et architectes, est également le plus grand lieu de culte dédié à Abadar, le dieu des villes, de la loi, des marchands et de la richesse. Le bâtiment est réputé être protégé par le Maître du Premier Coffre lui-même, ainsi que par de multiples sortilèges empêchant les gredins de dévaliser les trésors qui y reposent. Les prêtres-banquiers tiennent une longue liste de clients, incluant presque tous les marchands d’Almas et de son agglomération. La guilde des Six Anneaux est réputée pour entretenir des liens avec l’établissement, de par son affiliation avec Médis Margar, bras droit de Lorgol et paladin d’Abadar.

L’endroit est très fréquenté — souvent par des marchands demandant un crédit ou un prêt, parfois par des avocats et des procureurs se disputant sur un texte de loi. Les prières sont généralement organisées le Ventdi (vendredi), après une bonne semaine de travail. Les dévots abadaréens lisent et relisent les textes sacrés de L’Ordre des nombres et du Manuel de construction des cités, afin d’imiter la perfection d’Abadar en suivant une discipline stricte dans chacune de leurs activités quotidiennes. Lors d’une visite dans ce temple, il est possible d’entendre quelques phrases récurrentes, semblables à des prières :

« Sous le regard d’Abadar, le marché est conclu. »
L’initiateur des négociations prononce souvent cette phrase pour signifier qu’un accord a été atteint et que la discussion est terminée. Elle est souvent simplifiée sous l’une des formes suivantes : « Sous le regard d’Abadar » ou « Le marché est conclu ». Une fois cette formule prononcée, il est mal vu de tenter de modifier l’accord.

« Digne du Coffre d’Abadar. »
Cette expression signifie qu’un produit est d’excellente facture, mais elle est généralement considérée comme une hyperbole. De la même manière, dire que quelque chose n’est pas digne du Coffre d’Abadar implique qu’il s’agit d’un objet fonctionnel mais de piètre qualité.

« Ainsi en a-t-il été décidé. »
Il s’agit de la conclusion standard des verdicts officiels et autres procédures judiciaires. Certains adeptes utilisent également cette expression lorsque des événements apparemment aléatoires favorisent ce qu’ils considèrent comme la justice.

Cathédrale du Souvenir

Ce gigantesque temple, autrefois dédié à Aroden, a été réhabilité par les fidèles d’Iomédae, l’Héritière et héraut de ce dernier. La cathédrale a subi quelques dégâts lors de la guerre civile qui opposa l’empire chéliaxien et la nation naissante de l’Andoran, mais la plupart des rénovations ont été achevées. Il ne reste plus que les cryptes de l’aile nord du temple à rebâtir. De grands vitraux représentent la déesse de la justice affrontant les marées de morts-vivants de l’armée du Tyran qui murmure, Tar-Baphon, lorsqu’elle commandait les Chevaliers d’Ozem. Quelques vitraux plus anciens, encore intacts, représentent le dieu Aroden retirant la Pierrétoile de la mer Intérieure et créant la plus grande cité du monde, Absalom.

La cathédrale est gardée par des paladins, des chevaliers et des prêtres, et elle est souvent bondée aux heures où les cloches sonnent pour la prière, laquelle se déroule deux fois par semaine : le Juredi et l’Astredi. Le lieu est dirigé par l’archevêque Ereben, une femme d’une grande foi, assistée par le chevalier Daerum Chœur-Brûlant, un paladin originaire de Varisie. Les plus dévots iomédéens lisent le plus souvent leur texte le plus sacré, Les Actes d’Iomédae, qui retrace les onze exploits que la déesse accomplit de son vivant. Parfois, on peut entendre les fidèles répéter des phrases lors de leurs prières :

« Une lame dont on se sert ne s’émousse jamais. »
Cette phrase rappelle qu’il faut constamment rester alerte, de corps et d’esprit, car une épreuve peut surgir à tout moment.

« Visez la victoire, visez le cœur. »
Cette formule appelle à frapper un ennemi en plein cœur pour s’assurer de sa mort. Elle est souvent utilisée comme cri de guerre, mais les adeptes moins belliqueux l’emploient lorsqu’ils accomplissent une tâche demandant de la précision, comme abattre un arbre.

« Sa cape est devenue rouge. »
Lorsque Iomédae part au combat, la couleur de sa cape vire du blanc au rouge. Cette image fait référence à un chevalier ou à un prêtre qui prend le sentier de la guerre — que ce soit au sens propre, en s’élançant dans la bataille, ou au figuré, en se dressant contre les menaces qui pèsent sur l’Église… ou simplement contre un acolyte qui lui a fait une farce.

Forge du Père de la Création

Plus grande forge d’Almas, la Forge du Père de la Création est avant tout l’atelier de Thargil Barbe-Dorée, qui officie à la fois comme forgeron, bâtisseur et prêtre. Il dispose de nombreux apprentis l’aidant dans sa boutique et possède une arrière-salle suffisamment grande pour accueillir une dizaine de personnes venant demander l’aide du dieu Torag, sous le fracas des marteaux et la chaleur de la forge. Les communautés de nains présentes à Almas viennent également adresser leurs prières aux membres de la famille de Torag, tels que la déesse Folgrit, l’épouse de Torag, ou encore Magrim et Angradd, ses deux frères. Quelques ateliers autour de la Forge du Père de la Création possèdent aussi leurs propres autels dédiés à d’autres divinités naines, mais aussi à Torag, afin d’éviter d’encombrer l’établissement principal.

Forte d’une population d’environ six mille nains, la ville compte plusieurs lieux de culte dédiés au panthéon nain, généralement bondés à toute heure du jour et de la nuit. Cependant, on y observe une affluence plus importante les Mercantdi, journée traditionnellement associée aux achats dans la semaine. Les nains dévots de Torag, ou les forgerons, consultent régulièrement le texte sacré Marteau et tenailles : La forge des métaux et autres nobles artisanats, un ouvrage rassemblant les techniques de forge, d’architecture et d’artisanat nains. Il est possible d’entendre, entre deux coups de marteau, des phrases récurrentes lors des prières :

« Marteau et tenailles ! »
Le nom du texte sacré de Torag est souvent invoqué en réponse à quelque chose de scandaleux, surprenant ou frustrant. Si ces mots n’ont pas nécessairement de rapport avec la situation, ils rappellent généralement à celui qui les prononce les enseignements de Torag et l’aident à prendre du recul face à une situation difficile ou inattendue.

« Une enclume n’est rien sans feu. »
Les ecclésiastiques utilisent cette phrase pour enseigner que travailler ou se battre sans objectif n’accomplit rien. Ce dicton rappelle les préceptes de Torag : il faut se limiter à une guerre défensive protégeant la communauté et encourager les adeptes à se consacrer à l’artisanat pour accomplir un but constructif. De nombreux nains se souviennent avoir été admonestés ainsi à la suite d’épisodes particulièrement irresponsables de leur jeunesse.

Manoir de la Douce Piqûre

Ressemblant à nombre d’autres demeures luxueuses du district de la Liberté, le manoir de la Douce Piqûre est un lieu de rassemblement pour les adeptes de la déesse de la luxure, de la vengeance et de la tromperie, Calistria. Servant aussi de lieu où des amants peuvent se retrouver, le manoir accueille également une importante communauté d’elfes, de saltimbanques, d’hédonistes et de voleurs. Il n’est pas rare que le manoir serve de point de transit pour des objets de contrebande, mais jamais plus de quelques jours, afin d’éviter de mettre en danger ses résidents.

Le manoir abrite de nombreuses personnes souhaitant céder temporairement à leurs pulsions amoureuses ou vengeresses, mais il est aussi un sanctuaire pour les travailleurs du sexe, que Calistria protège. La plupart des prières ont lieu le soir, les Ventdi et Astredi. Les adorateurs de Calistria se réfèrent le plus souvent à son texte sacré, Le Livre du plaisir, qui détaille les différentes passions sacralisées par la déesse sous l’aspect du feu inextinguible. Il est possible d’entendre, dans le manoir, des phrases récurrentes entre deux propositions plus ou moins salaces :

« Il faut aimer la nourriture, pas le cuisinier. »
Chercher à obtenir un objet de désir ou à se venger peut être agréable, mais Calistria déteste l’idée de devenir obsédé par l’amour, le ressentiment ou un unique sujet. Ce proverbe rappelle à ses adeptes qu’ils doivent faire attention à ne pas laisser la vengeance guider le reste de leur vie et à garder une certaine distance émotionnelle avec la cible de leurs désirs physiques.

« Pansez d’abord vos plaies. »
Lorsqu’on a subi un préjudice, il est tentant de chercher à se venger immédiatement. Cet adage encourage les adeptes de Calistria à prendre d’abord soin d’eux-mêmes avant de penser à se venger. Les fidèles doivent ainsi soigner leurs blessures physiques ou émotionnelles, ou écouter leurs désirs charnels, car les ignorer reviendrait à laisser une blessure s’infecter. Bien entendu, l’adage laisse peu de place au doute quant aux mesures à prendre ensuite.

Temple du Vieux cerf

Haute bâtisse faite de larges bûches, de planches de bois et de briques, le temple du dieu Érastil est un vestige ancien, datant de l’époque où Almas n’était encore qu’une ville moyenne faisant partie du vaste empire taldorien. Patron et protecteur des fermiers, des chasseurs et des familles, les prêtres d’Érastil œuvrent pour le bien de la cité, parcourant les grandes plaines agricoles au nord d’Almas pour bénir les champs, protéger le bétail et apporter soins et réconfort aux familles qui les exploitent. Le temple, en lui-même, n’est pas très impressionnant, et les objets métalliques ou précieux y sont rares, à part quelques pièces spécifiques telles qu’un calice de communion ou encore des pointes de flèches, symbole d’Érastil.

Les prêtres voient généralement d’un mauvais œil les aventuriers et les mercenaires, car la plupart ont délaissé leurs communautés pour parcourir le monde, vivant tels des nomades. Le temple est généralement rempli les Solardi, lorsque les fidèles viennent se ressourcer en compagnie de leur communauté. Les prêtres offrent conseils, réconfort et bénédictions à ceux qui leur rendent visite, afin d’assurer à toute la ville d’abondantes récoltes. Les fidèles d’Érastil consultent régulièrement le livre sacré de leur foi, Les Paraboles d’Érastil. Ce texte tient lieu de guide pratique consacré à l’agriculture, la chasse, la pêche, la vie dans les contrées sauvages, ainsi qu’à des recettes de cuisine simples et des conseils pour renforcer les liens familiaux. Lors d’une visite dans un temple d’Érastil, il est possible d’entendre des phrases revenant régulièrement entre deux prières :

« Méfiez-vous des imprudents. »
Les adeptes d’Érastil incluent souvent les aventuriers dans leur définition de l’imprudence. Ce dicton sert à rappeler qu’il ne faut pas écouter quelqu’un réputé pour ses idées stupides ou dangereuses.

« Rien n’est plus satisfaisant que les fruits d’une journée de labeur. »
Ce rappel incite à travailler dur et à en tirer satisfaction, plutôt que d’aspirer à davantage sans effort. Il sert souvent à réprimander ceux qui se dérobent à la tâche, y compris les enfants préférant le jeu au travail.

« La plus ardue des tâches devient aisée avec un ami. »
À l’image de l’expression « le nombre allège la charge », ce dicton suggère qu’une tâche difficile ou impossible à accomplir seul devient facile à réaliser avec de l’aide.

Temple solaire de l’Aurore

Religion très populaire en Andoran, le culte de Sarenrae compte de très nombreux fidèles à Almas. Associée à l’espoir et farouchement opposée à Asmodéus, la déesse inspira de nombreux sarénites qui participèrent activement à la révolution opposant l’ancien Chéliax à l’Andoran. Beaucoup de champions et de prêtres résident aujourd’hui à Almas, dispensant soins et réconfort à ceux qui en ont besoin. Déesse de la rédemption, Sarenrae inspire ses adeptes à venir en aide aux criminels ayant démontré leur volonté d’expier leurs fautes et à jouer un rôle dans leur réhabilitation au sein de la société andorane. Les fidèles organisent régulièrement des passages dans les quartiers les plus défavorisés pour nourrir les affamés, ainsi que des pèlerinages destinés à guider les voyageurs entre les différentes cités du pays.

Le Temple solaire de l’Aurore est très souvent plein, et il est difficile d’y trouver une place lors des jours dédiés à la prière et à la méditation, le Solardi. Pour cette raison, beaucoup de fidèles disposent de leur propre autel chez eux, afin de profiter du calme de leur demeure. Les fidèles de Sarenrae consultent très régulièrement le texte sacré La Naissance de la Lumière et de la Vérité, qui relate les combats angéliques de la déesse avant que les mortels ne marchent sur Golarion. La plupart des copies contiennent des pages vierges supplémentaires, afin que leurs propriétaires puissent y consigner leurs propres récits ou témoignages, réels ou entendus, pour qu’ils perdurent à travers le temps. Lors des jours de prière, il est fréquent d’entendre certaines phrases récurrentes murmurées entre les fidèles :

« L’aube porte une lumière nouvelle. »
Cette phrase sert souvent à invoquer une bénédiction sur un heureux événement — qu’il soit important, comme une naissance, ou anodin, comme un repas particulièrement satisfaisant. Répétée comme une litanie, elle rappelle aux fidèles que chaque nouveau jour est une chance accordée par Sarenrae de devenir meilleur, et une promesse que les choses s’amélioreront (fût-ce seulement dans l’au-delà).

« Par le soleil et la fureur. »
La plupart des adorateurs ne connaissent cette phrase que peinte ou gravée sur les pierres angulaires des temples de leur déesse, où elle est censée tenir le mal irréductible à distance. Au combat, les fidèles de Sarenrae s’en servent comme cri de guerre, invoquant son pouvoir contre les forces du mal — en particulier contre les fiélons et les morts-vivants — et appelant à eux le feu sacré.

À côté du temple se trouve le Dispensaire du Repos Réparateur, une sorte d’hôpital qui fait également office de pension pour les démunis et d’orphelinat. L’intendante Gisbelle Songalier tient l’établissement du mieux qu’elle peut. Elle n’a pas une poigne très ferme et a tendance à laisser faire, mais tout le monde l’apprécie.

Cimetière d’Almas

Ce cimetière situé au nord de la porte de la Colline d’est possède de nombreuses sépultures et tombes d’innombrables personnes qui vivaient autrefois dans la capitale de l’Andoran. Des prêtres de Pharasma s’occupent du lieu, qui est aussi devenu un lieu de culte pour les fidèles de la Dame des tombes. Les pharasmites enterrent généralement les corps mais étant donné la très grande présence d’autres cultes en ville, les fossoyeurs s’adaptent à la demande et il y un certains nombres d’urnes dans lesquelles les cendres de nombreux andorans reposent. Étant donné le très grand nombre de morts qu’il y eu en 4669 avec le soulèvement contre le Chéliax, de nombreuses fosses communes ont été creusés un peu partout autour du grand cimetière, à la fois pour gagner du temps mais aussi pour éviter la propagation de maladies.

Si vous cherchez un peu, vous pourrez y voir une petite section réservé à la guilde des Six anneaux. S’il y a quelques tombes pour les aventuriers dont il restait le corps, ceux qui n’ont pas pu avoir leurs restes ramenés sont malgré tout honoré sur un mur de pierre où leurs noms sont gravés dans la roche grises, en compagnie de quelques offrandes et fleurs qui ont fanés.